“Les Mères Veilleuses” : un film essentiel sur la parentalité et le diabète de type 1
Le mois de novembre commence fort avec la sortie en DVD et vidéo à la demande (VOD) du film “Les Mères Veilleuses” de la réalisatrice française Vanessa Gauthier. Sorti en début d’année, elle suit pendant 6 ans deux comédiennes et mamans d’enfants vivant avec un diabète de type 1.
Rébecca Stella et Avela Guilloux sont comédiennes. Elles sont aussi les vedettes du dernier film de Vanessa Gauthier, “Les Mères Veilleuses”. En 2014, elles créent la pièce de théâtre “Les Iles Désertes” qui met en scène la jeune Léa et son récent diagnostic de diabète type 1. C’est un succès malgré le scepticisme des programmateurs, et un coup de cœur pour Vanessa Gauthier qui leur propose de les suivre avec sa caméra.
Depuis, ce sont trois volets qui ont vu le jour et qui tournent dans toute la France : “Les Iles Désertes”, “Les Eclipses” et “Les Drapeaux Blancs”. Le spectateur suit Léa, une jeune fille qui découvre son diabète à 8 ans. Chaque pièce retrace une étape de sa vie : le diagnostic, les amitiés, les proches, la relation parfois conflictuelle avec la mère, le passage à l’âge adulte…
Femmes, mères, metteuses en scène, c’est cette complicité créatrice, cette amitié et cette sororité que Vanessa a voulu capturer avec sa caméra.
La jeune réalisatrice les suit en coulisse, en répétition, en tournée, en famille. La caméra de Vanessa plonge dans l’intimité des deux comédiennes qui nous confient leurs angoisses, leurs doutes, leurs joies et peines par rapport au diabète de type 1 de leur enfant. C’est un voyage au cœur du diabète de type 1 et de la création artistique. On voit aussi les enfants, Lélio et Yaël, grandir à travers les âges.
Après son premier long métrage en tant que réalisatrice, “Pour quelques barres de chocolat”, dans lequel elle suivait des enfants vivant avec un diabète de type 1 lors d’un séjour de l’Aide aux Jeunes Diabétiques, Vanessa filme à présent les parents.
Ah ces mamans. Mères veilleuses, mamans hiboux, mamans pancréas (c’est ainsi qu’elles s’appellent en Amérique latine). Vanessa rend hommage à ces deux femmes qui l’ont inspirée. Elle met en scène le diabète à l’écran comme personne d’autre aujourd’hui dans le monde du cinéma et du diabète. Le film est sublimé par une bande originale du compositeur français Thomas de Pourquery qui apporte une touche extra-ordinaire aux images qu’elle accompagne.
La sortie du film en DVD marque une nouvelle étape dans la vie du film. Jusqu’à présent, le film n’était disponible que dans quelques salles de cinéma. Dès le 1er novembre, il est disponible pour tous et toutes, partout dans le monde. Beyond Type 1 en français a eu le plaisir de traduire les sous-titres du film pour la communauté anglophone (sous le titre Mothers Owl) et hispanophone (Madres Búho) pour promouvoir le travail remarquable de Vanessa Gauthier au-delà des frontières francophones.
A l’occasion de sa diffusion internationale, la réalisatrice a répondu à nos questions.
Que signifie cette sortie en DVD et en VOD pour toi ?
Vanessa Gauthier : J’ai toujours aimé l’objet DVD, c’est un peu comme un livre pour moi. C’est important pour moi d’avoir les DVD des films que j’aime, qui m’ont marquée. Après les sorties en salles de cinéma, le DVD et la VOD permettent de toucher tous les publics et de trouver une place chez soi. Cela rend le film accessible à tous ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de le voir au cinéma. Et cette expérience n’empêche en rien de venir le découvrir dans les salles obscures. Je crois que ces deux expériences se complètent et se répondent. Un visionnage chez soi permet l’intimité et venir voir un film en salles permet la rencontre et l’échange.
En ce mois de novembre bleu, à quels sujets dirais-tu que Les Mères Veilleuses sensibilise ?
Je pense que le film sensibilise au rôle des aidants familiaux, au travail essentiel – et invisible le plus souvent – des parents dans la gestion d’une maladie chronique et complexe comme le diabète de type 1. Il y a quelque chose de sacrificiel, mais de naturel aussi pour les parents, car ils n’ont pas le choix ! Ils doivent prendre à bras le corps cette maladie et tout ce que cela implique. C’est évidemment très important pour le public concerné de se voir en miroir, de se reconnaître dans des situations qui le touchent et l’épuisent au quotidien. Pour le grand public, je pense que cela sensibilise aussi à ce qu’est le diabète de type 1, et plus largement au rôle des parents dans l’accompagnement de leur enfant vers l’âge adulte, maladie ou pas.
“Le film sensibilise au rôle des aidants familiaux, au travail essentiel – et invisible – des parents dans la gestion d’une maladie chronique et complexe comme le diabète de type 1.”
“Les Mères Veilleuses” est disponible au public anglophone et hispanophone maintenant : comment vois-tu cette diffusion internationale ?
Nous sommes évidemment enchantés que le film puisse à présent être disponible pour d’autres publics, car si le film est le portrait de ces deux femmes, Avela et Rébecca, il y a une portée bien plus universelle et qui dépasse les frontières. Il s’agit du tout début mais j’aimerais que des projections puissent avoir lieu ailleurs, dans les pays anglophones et hispanophones, que cela donne lieu à des échanges, des rencontres. Cette histoire mérite d’être vue et entendue partout !
Pour connaître les dates des futures projections des Mères Veilleuses avec l’équipe du film, suivez la page du film sur Facebook.