Coco and Podie, une fédératrice du diabète remarquable.


 

Coralie Alabert est une figure emblématique de la communauté en ligne du diabète en France. A travers son compte Instagram @coco_and_podie et sa chaîne Youtube, cette jeune Lilloise sensibilise au diabète de type 1 et brise les tabous et les préjugés du diabète. Mais ce diabète qu’elle met devant l’objectif depuis si longtemps, comment est-il entré dans sa vie ? Dans le cadre de la campagne #ReconnaîtreLesSymptômes de Beyond Type 1, Coralie nous a raconté son diagnostic.

Un diabète de type 1 de père en fille

Le diagnostic de Coralie est tombé alors qu’elle avait 9 ans. Le diabète de type 1 était inattendu, mais pas inconnu. Le papa de Coralie vit lui aussi avec un diabète de type 1. C’est grâce à lui que la maman de Coralie a pu reconnaître les symptômes. Elle buvait constamment et allait tout le temps aux toilettes, surtout la nuit. Coralie mangeait aussi plus que d’habitude. A l’époque, son goûter préféré était les brioches chocolatées Pitch. Elle s’en souvient comme si c’était hier car, du jour au lendemain après l’annonce de son diabète, elle en a été privée. Par ailleurs, Coralie se sentait constamment épuisée. 

Les symptômes de Coralie sont les plus courants du diabète de type 1. En plus de la soif, de la miction fréquente, de la fringale et de la fatigue, les personnes qui ont un diabète peuvent aussi éprouver une perte de poids significative et de l’irritabilité. 

 

Coralie se souvient de son diagnostic de diabète car une image précise l’a marquée : « Je me souviens de la couleur jaune du cabinet du pédiatre. J’attendais sur le banc dans le couloir pendant que ma maman discutait avec le médecin dans son bureau. Elle avait les larmes aux yeux quand elle est sortie et je ne comprenais pas pourquoi. » Par coïncidence, cette même couleur jaune se retrouve aujourd’hui sur le logo de sa marque « Coco and Podie ».

S’enchaîne ensuite une succession d’évènements. D’abord, un aller-retour chez sa tante pour déposer sa petite soeur. Puis aux urgences, des larmes, une glycémie à 5,80 mg/dL, de la panique mais toujours pas d’explications. 

Alors que les autres enfants profitaient des vacances estivales, Coralie était hospitalisée deux semaines et apprenait les bases de sa nouvelle vie. Mesurer sa glycémie, compter les glucides, s’injecter de l’insuline… « Après deux semaines passées à l’hôpital, il était temps de rentrer à la maison : je me faisais des piqûres avant chaque repas, mes habitudes avaient changé et surtout je n’avais plus droit aux Pitchs » se souvient-elle.

Une fédératrice du diabète sur petit et grand écran

Le diabète a certes changé ses habitudes de vie, mais il a aussi donné un sens à son parcours professionnel et personnel. Aujourd’hui, Coralie fédère plus de 6 000 personnes sur les réseaux sociaux autour de sujets encore trop peu abordés dans la communauté diabétique : le rapport au corps, les préjugés sur le DT1, la santé mentale et même la sexualité. En 2021, elle lance une campagne nommée « Stop la diabêtise » pour sensibiliser aux préjugés sur cette maladie qui touche plus de 200 000 personnes en France. 

 

 

 

 

 

 

 

Cet été, elle s’est mobilisée contre l’utilisation par les influenceurs des capteurs de glycémie. Sa mobilisation a eu des répercussions nationales puisque les chaînes de télévisions se sont emparées du sujet et un reportage a même été diffusé sur France 5. En octobre 2022, elle rejoint aux côtés de Léonor Marchand le « Cercle des jeunes DT1 », créé plus tôt ce mois-ci par la Fédération Française des Diabétiques pour répondre aux besoins des diabétiques de type 1. 

Elle se lance à présent sur Youtube. Sa dernière vidéo est un micro-trottoir à Paris dans lequel elle demande aux passants ce que le mot « diabète » leur évoque. Pour une Parisienne, « le diabète, c’est lié aux gâteaux ». Si Coralie ne mange plus de Pitchs aujourd’hui, ils sont encore bien trop présents dans la mentalité des citoyens. Il y a encore du travail pour déconstruire les mythes sur le diabète de type 1 et ses causes, mais Coralie travaille chaque jour pour mettre dans sa poche, un cliché ou deux.

 

 

WRITTEN BY Nina Tousch, POSTED 12/15/22, UPDATED 12/16/22

Nina est une journaliste indépendante. Elle vit avec un diabète de type 1 depuis 2012. Elle est notre correspondante française et a rejoint l'équipe de Beyond Type 1 en 2021. En septembre 2022, elle lance Glucose toujours, un média d'actualités sur le diabète, engagé et satirique. Vous pouvez retrouver Nina ainsi que son humour piquant sur @glucosetoujours.