L’IMPACT INTERNATIONAL DE « LIFE FOR A CHILD » AVEC DR. GRAHAM OGLE


 

 

Life for a Child se bat pour qu’aucun enfant ne meure du diabète. L’organisation cherche à aider les enfants vivant avec le diabète de type 1 dans les pays avec moins de ressources à obtenir le matériel et les soins dont ils ont besoin.
Beyond Type 1 a récemment discuté avec le Directeur Général de Life for a Child, Dr. Graham Ogle. Nous avons échangé sur sa carrière en tant que diabétologue pédiatrique ainsi que sur les missions de Life for a Child dans le monde.

BT1 : Merci beaucoup de nous accorder cet entretien, Graham ! Nous sommes constamment impressionnés par le travail que vous faites et avez fait avec Life for a Child. Quel était votre parcours et votre histoire dans le domaine du diabète avant de rejoindre Life for a Child ?

Graham : Bien sûr, bonjour Alexi, c’est super de parler avec toi. Je me suis formé en endocrinologie pédiatrique à Sydney puis j’ai pris un virage à gauche. Je suis allé en Papouasie-Nouvelle-Guinée et j’y ai travaillé pendant trois ans, puis j’ai travaillé au Cambodge pendant un an. Et puis retour en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour deux années supplémentaires. Je ne fais pas seulement de l’endocrinologie pédiatrique, je pratique aussi dans d’autres domaines de la médecine. C’était à la fin des années 90. Lorsque j’étais dans ces pays, j’ai réalisé les besoins que les personnes atteintes de troubles endocriniens, en particulier le diabète, avaient dans ces pays.

Comment Life for a Child est né?

Je suis revenu à Sydney en 2000 et j’ai été sollicité par le professeur Martin Silink, qui était à l’époque chef de la section des enfants à la Fédération Internationale du diabète (FID), qui était le groupe d’intérêt des enfants et adolescents à la FID à cette époque. Martin m’a demandé de travailler avec lui pour mettre en place un programme de parrainage, pour aider les enfants diabétiques dans les pays avec moins de ressources. Il avait été rapporté à la FID que ces enfants n’étaient pas épanouis. Beaucoup mouraient ou développaient des complications précoces et dévastatrices. Le programme a tout d’abord commencé comme un très petit programme pilote en 2000 et s’est développé depuis lors.

Comment avez-vous su que c’était le chemin que vous vouliez prendre ?

Je suis allé en pédiatrie parce que j’aime travailler avec les enfants et les parents. J’aime regarder les enfants grandir et m’adapter en tant que médecin à mesure que le jeune change et mûrit. Et j’aime beaucoup l’endocrinologie parce qu’il y a beaucoup de science, mais il y a aussi beaucoup d’art, je pense, en particulier en endocrinologie pédiatrique. Quand j’étais en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Cambodge, j’ai vu une énorme différence d’accès pour les personnes atteintes de diabète – en particulier, avec le diabète de type 1, par rapport à l’accès que nous avons en Australie, en Amérique ou ailleurs. J’étais parti avec une mission chrétienne en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Cambodge. J’ai eu l’occasion d’aider les gens au niveau local, j’ai pu voir comment ils vivaient et apprendre à les connaître. J’ai vu différentes situations se produire, et cela a conduit à ce que nous faisons maintenant.

Beaucoup de gens ne savent peut-être pas à quel point la situation est grave dans ces pays. Quels sont les problèmes auxquels ces enfants sont vraiment confrontés ?

La première fois que je suis allé au Mali, il y a environ 10 ans maintenant, il y avait très peu de personnes vivant avec le diabète de type 1 au Mali à cette époque. Une étude avait été réalisée dans les années 1990 et nous avons fait un suivi auprès des auteurs de cette étude. Dix-huit jeunes diabétiques sur 20 sont morts en quelques années. Quand je suis allé au Mali, Santé Diabète avait lancé une ONG franco-malienne qui commençait à travailler avec le gouvernement pour améliorer les services.
Ils étaient très enclins à collaborer avec nous et à voyager témoigner des situations dans lesquelles ces jeunes se trouvaient. Ils voulaient juste être comme n’importe quel autre enfant et vivre normalement. J’ai vu la détermination des travailleurs de la santé et des parents. Je pense que c’est l’un des endroits où j’ai vraiment compris qu’il y avait un besoin et que ce que nous faisions n’était pas tout… ce sont les champions locaux dans ces pays qui sont essentiels au succès. Les choses peuvent vraiment basculer et ils l’ont fait au Mali.

Quels sont les pays avec lesquels vous avez travaillé jusqu’à présent ?

En termes de nombre, nous aidons beaucoup de jeunes en Éthiopie, en Inde et au Bangladesh. Et en fait, en Erythrée. L’Érythrée est un petit pays de la corne de l’Afrique, mais l’incidence du diabète de type 1 est très élevée. Et nous venons de publier des données, avec l’Eritrean National Diabetes Association, qui montre que l’incidence chez les 15-25 ans est peut-être la plus élevée au monde pour le diabète de type 1. Ainsi, il y a quelques pays où nous soutenons plus d’un millier de jeunes diabétiques, et cela peut aller jusqu’à 2 000 voire 3 000 dans certains pays. Ensuite, il y a d’autres pays où les jeunes se comptent par centaines, voire moins. Cela dépend de la population du pays et de nos partenaires. Dans certains pays, nous couvrons la majeure partie du pays. Dans d’autres grands pays comme l’Inde et le Mexique, nous commençons vraiment à démarrer. Il y a beaucoup de besoins non satisfaits là-bas.

Pouvez-vous décrire un moment de votre expérience avec l’organisation qui vous a marqué comme un moment où vous avez réalisé à quel point vous aviez un impact ?

Il y en a beaucoup. Je pense que l’un de mes préférés était à Douchanbé, la capitale du Tadjikistan en Asie centrale. L’ONG avec laquelle nous travaillons et le centre gouvernemental d’endocrinologie avaient organisé une journée et un temps d’éducation pour que je puisse rencontrer les jeunes et leurs familles. Et j’étais accompagné de Gunduz Ahmadov, un endocrinologue pédiatrique d’Azerbaïdjan.Nous sommes entrés dans cette salle et les enfants ont chanté et fait de petites présentations. Et puis ils ont joué aux chaises musicales et c’était tellement amusant de les voir jouer aux chaises musicales. Après cela, les jeunes médecins d’alors, qui étaient tous un peu réservés au début, étaient tellement heureux de voir les enfants jouer, que les jeunes médecins les ont ensuite rejoints pour jouer aux chaises musicales.

Voir les yeux de ces jeunes, de leurs mères et de quelques pères qui les accompagnaient s’illuminer est vraiment précieux. Et tout le monde était en quelque sorte dans le même bateau – les mères se parlaient entre elles et les enfants se parlaient entre eux, les médecins posaient des questions, c’était juste une expérience merveilleuse.

Quels sont les prochains projets de Life for a Child?

C’est une année importante pour nous avec le centième anniversaire de la découverte de l’insuline. Nous continuons de nous développer. Actuellement, nous aidons environ 23 000 jeunes dans 32 pays différents. Et nous espérons aller plus loin en aidant 150 000 jeunes dans 65 pays différents d’ici les 10 prochaines années.

Nous sommes soutenus par Eli Lilly et Helmsley Charitable Trust, JDRF de nombreux donateurs et mécènes. Nous allons de l’avant malgré la pandémie. Le covid a bien sûr ralenti certains projets mais nous avons des partenaires fantastiques, comme Direct Relief qui nous aide avec la logistique. Et nous avons aussi une armée de volontaires. Plein de nouvelles choses arrivent, et nous sommes très enthousiastes.

WRITTEN BY Alexi Melvin, POSTED 06/07/21, UPDATED 06/26/21

Alexi Melvin est journaliste et écrit pour The San Francisco Chronicle, Beyond Type 1 et d’autres médias en ligne. Alexi fait aussi du doublage et enseigne le reiki. Elle adore méditer et le magnétisme. Elle souhaite poursuivre son travail en tant que magnétiseur et entrer en contact avec d’autres DT1 grâce à ses voyages et ses articles.